C'est l'histoire de M. 

Bientôt 30 ans. Célibataire. Une fille souriante, agréable, toujours prête à rendre service aux autres.

Elle donne l'impression d'être bien dans sa peau, tellement elle est pétillante.

Personne n'imagine qu'au fond d'elle-même, elle est est en ébullition. Tout le temps. 

Et quand elle n'est pas sous tension, elle ressent un vide. Abyssal.

Cela fait des années qu'elle a renoncé à se faire entendre. A force d'avoir le sentiment d'être de l'autre côté d'une vitre. Ou de ne pas parler le même langage que les autres.

A force de s'entendre dire qu'elle est trop sensible, trop émotive, qu'elle se prend trop la tête, ou à force de ressentir de l'indifférence chez ses proches, elle a  capitulé. 

M. n'est pas une des participantes de mon coaching. C'est une jeune femme que j'ai croisée lors d'un groupe de borderlines anonymes que j'ai animé. 

Elle ne se fait pas payer son silence en crises de boulimie. Elle a trouvé une autre parade. Quand elle se sent trop déconnectée des autres, elle sourit, s'excuse, s'isole et se fait du mal. Elle se fait TRÈS mal. Toute cette rage sourde qu'elle accumule en elle et ne peut garder, elle la détourne contre elle-même. 

Ce serait trop dangereux de s'exprimer : si elle n'arrivait pas à se contrôler ? Elle serait capable de tout casser si elle s'écoutait. 

C'est l'histoire de la douce R., même pas 23 ans encore. Avec ses grands yeux bleus, elle fait fondre tout le monde. Elle est tellement gentille, tellement discrète qu'elle ne dérange jamais personne. 

Normal, c'est un peu son obsession quotidienne : surtout, ne pas faire de vagues, ne rien dire, ne pas déranger. Le pire serait de blesser les autres avec ce qu'elle ressent. Elle veut surtout éviter ça. 

Alors elle aussi, quand elle éprouve des émotions fortes, elle a sa parade : quelque chose se coupe en elle, elle s'anesthésie de ses émotions. Elle se fait toute petite et sourit. 

Elle se fait payer cette trahison envers elle-même en crises de boulimie spectaculaires.

Mais elle a tellement peur de sa puissance et de cette colère accumulée qu'elle préfère encore gérer toute seule, de son côté. De toute façon, elle a toujours géré en off, peu importe le prix. Au moins les autres sont indemnes.

Elle sait qu'elle refoule ce qu'elle ressent, qu'elle se censure et que ça lui fait du mal, mais c'est plus fort qu'elle. Elle reste marquée par le souvenir de son papa qui, petite, lui faisait comprendre avec force que ses émotions n'étaient vraiment pas les bienvenues et qu'elles dérangeaient. 

Hasard ? C'est un discours qu'elle ne cesse d'entendre de la bouche de nombreuses personnes de son entourage, depuis. 

C'est l'histoire de la guerrière S. Une vraie battante. Elle a une histoire personnelle très lourde, qui fait d'elle une hypersensible déguisée en petit soldat. Les gens la prennent souvent pour une personne froide ou sèche. 

Mais elle a un coeur immense, avec beaucoup d'émotions dedans. 

Elle a l'impression que quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, ça ne va jamais. Communiquer avec les autres, c'est un exercice périlleux pour elle : entre les personnes qui interprètent mal ses propos, celles qui ne l'écoutent pas, celles qui se permettent de lui donner des conseils qu'elle n'a pas demandés... Elle oscille entre se taire, prendre sur elle et s'énerver. 

Sa plus grande souffrance dans ses relations, c'est d'être vue comme ce qu'elle n'est pas. C'est de dire des choses avec une intention louable et de voir que l'Autre les prend presque toujours mal. Elle a le sentiment d'être extrêmement maladroite et de devoir faire attention à ses moindres faits et gestes.

Quand elle s'exprime, ça ne va pas. Quand elle se tait, ça ne va pas non plus. 

Au-delà des crises de boulimie, elle rumine, anticipe, calcule. Tout le temps.

Vous vous en doutez, des histoires comme celles-ci, j'en ai des tonnes, dont la mienne. 

La clé la plus efficace que j'ai trouvée à ce jour pour

C'est une compétence qui n'a pas l'air très sexy mais qui change radicalement la vie : 

La communication.

Si vous ne vous êtes jamais penché.e sur la question, je vous invite plus que chaleureusement à commencer à apprendre tout ce que vous pouvez dessus. 

Je ne parle pas d'apprendre des "trucs" pour s'imposer dans une conversation ou véhiculer une image artificielle de soi.

Je parle de la communication qui part de soi, qui encourage à la connaissance profonde de ce qu'on est et de ce qu'on veut pour soi, de celle qui se fait dans le respect de soi et de l'autre. 

La mal-nommée communication non-violente - pas mal-nommée parce qu'elle est violente, mais parce que selon moi sa dénomination ne reflète pas l'étendue de ce qu'elle peut apporter - est une des pistes que je préconise d'explorer à tout prix quand on est une personne hautement sensible.

Le seul souci, c'est que cette méthode simplissime n'est pas si simple que cela à appliquer quand on est hypersensible. 

Dans l'un de mes prochains mails, je vous expliquerai pourquoi la plupart des personnes hypersensibles éprouvent des difficultés à appliquer la communication non-violente.

Si vous souhaitez vous pencher sur ce sujet (je vous y invite VRAIMENT), vous trouverez plein de ressources gratuites en ligne ou des ouvrages très peu chers.

Si vous éprouvez l'envie de rentrer dans le vif, en abordant directement le sujet de la manière qui vous concerne vous, en tant que personne hypersensible, vous pouvez dès maintenant accéder à 

 La CNV Version hypersensibles.